Poétique des moteurs de traduction

translation_articles_icon

ProZ.com Translation Article Knowledgebase

Articles about translation and interpreting
Article Categories
Search Articles


Advanced Search
About the Articles Knowledgebase
ProZ.com has created this section with the goals of:

Further enabling knowledge sharing among professionals
Providing resources for the education of clients and translators
Offering an additional channel for promotion of ProZ.com members (as authors)

We invite your participation and feedback concerning this new resource.

More info and discussion >

Article Options
Your Favorite Articles
Recommended Articles
  1. ProZ.com overview and action plan (#1 of 8): Sourcing (ie. jobs / directory)
  2. Réalité de la traduction automatique en 2014
  3. Getting the most out of ProZ.com: A guide for translators and interpreters
  4. Does Juliet's Rose, by Any Other Name, Smell as Sweet?
  5. The difference between editing and proofreading
No recommended articles found.

 »  Articles Overview  »  Specialties  »  Art/Literary Translation  »  Poétique des moteurs de traduction
 »  Articles Overview  »  Language Specific  »  French  »  Poétique des moteurs de traduction
 »  Articles Overview  »  Art of Translation and Interpreting  »  Literature and Poetry  »  Poétique des moteurs de traduction

Poétique des moteurs de traduction

By Bertrand Besancon | Published  12/19/2006 | French , Art/Literary Translation , Literature and Poetry | Recommendation:RateSecARateSecARateSecARateSecARateSecI
Contact the author
Quicklink: http://geo.proz.com/doc/1090
Author:
Bertrand Besancon
შეერთებული შტატები
ინგლისური -> ფრანგული translator
 

See this author's ProZ.com profile
Il ne viendrait pas à l'esprit de l'honnête traducteur de donner de la poésie à moudre à un quelconque moteur de traduction; après tout, les perles ne sont pas faites pour les cochons.
Pourtant, par une alchimie insoupçonnée, les dits cochons, quant on les gâte, produisent parfois en retour de curieuses pièces qui, si elles ne sont rondes, méritent du moins qu'on leur accorde une certaine préciosité.

Appliquant le processus (récolte --> farine --> grains) au moyen d'un moteur de traduction accessible à tous, je propose de comparer les grains ainsi obtenus avec la récolte initiale.


Commençons par une récolte de l'ami Rimbaud:

Au cabaret vert

Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
- Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid. Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs, - Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure! -
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède dans un plat colorié, Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

--> farine:

For eight days, I had torn my boots With stones of the ways. I entered to Charleroi. - With the Cabaret-Green: I asked for slices of bread Of butter and ham which was with half cold. Happy, I lengthened the legs under the Verte table: I contemplated the very naive subjects Tapestry. - And it was adorable, When the girl with the enormous nipples, with the sharp eyes, - That one, it is not a kiss which it épeure! - Black-headed gull, brought slices of bread and butter to me, Tepid ham in a colored dish, Pink and white ham scented of a pod Of garlic, - and fills up me the immense tankard, with her foam Which gilded a late sunbeam.

--> grains:

Pendant huit jours, j'avais déchiré mes initialisations avec des pierres des manières. Je suis entré à Charleroi. - Avec le Cabaret-Vert : J'ai demandé des tranches de pain de beurre et de jambon ce qui était avec à moitié froid. Heureux, j'ai rallongé les jambes sous la table de Verte : J'ai contemplé la tapisserie très naïve de sujets. - Et lui était adorable, quand la fille avec les énormes mamelons, avec les yeux pointus, qu'on, il n'est pas un baiser qui il épeure ! - la mouette Noir-dirigée, apportée les tranches de pain et de beurre à moi, le jambon tiède dans un jambon de plat, rose et blanc coloré parfumé d'une cosse d'ail, - et me remplit l'immense chope, de sa mousse qui a doré un rayon de soleil en retard.

" j'avais déchiré mes initialisations avec des pierres des manières": comment ne pas voir ici l'idéal de l'adolescent s'abîmant aux conventions

Qui a les "yeux pointus" et est "rieuse" en même temps? La "mouette", bien sur!


Poursuivons par une fable bien connue de Jean de La Fontaine:

Le Corbeau et le Renard

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. "
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

--> farine:

Master Corbel, on a perched tree, In its nozzle a cheese held. Master Fox, by the odor enticed, He spoke about this language: “Hé! hello, Mister of the Corbel. How you are pretty! how you seem to me beautiful! Without lying, if your warbling Refers to your plumage, You are the Phoenix of the hosts of these wood. “A these words the Corbel does not feel joy; And to show its beautiful voice, It opens a broad nozzle, drops its prey. The Fox seizes itself some, and known as: “My good Sir, Apprenez that very flattering Lives at the expense of that which listens to it: This lesson is worth a cheese well, undoubtedly. “The Corbel, ashamed and confused, The Jura, but a little late, that it more there would not be taken.

--> grains:

Le croisillon principal, sur un arbre été perché, dans son bec un fromage s'est tenu. Le renard principal, par l'odeur attirée, il a parlé au sujet de cette langue : « Hé ! bonjour, Monsieur du croisillon. Comment vous êtes joli ! comment vous semblez à moi beau ! Sans se trouver, si votre gazouiller se rapporte à votre plumage, vous êtes Phoenix des centres serveurs des ces bois. « Ces mots le croisillon ne sent pas la joie ; Et pour montrer sa belle voix, elle ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le renard se saisit certains, et connu en tant que : « Mon bon monsieur, Apprenez que très flattant vit aux dépens de cela qui écoute lui : Cette leçon vaut la peine un fromage bien, assurément. « Le croisillon, honteux et confus, Jura, mais peu un en retard, qu'il plus là ne serait pas pris.

"vous êtes Phoenix des centres serveurs des ces bois": quelle modernité chez La Fontaine!


Terminons par une moisson de Verlaine:

Sur l'herbe

- L'abbé divague. - Et toi, marquis,
Tu mets de travers ta perruque.
- Ce vieux vin de Chypre est exquis
Moins, Camargo, que votre nuque.

- Ma flamme ... - Do, mi, sol, la, si.
L'abbé, ta noirceur se dévoile !
- Que je meure, mesdames, si
Je ne vous décroche une étoile !

- Je voudrais être petit chien !
- Embrassons nos bergères, l'une
Après l'autre. - Messieurs, eh bien ?
- Do, mi, sol. - Hé ! bonsoir la Lune !

--> farine:

The abbot digresses. - And you, marquis, You put through your wig. - This old wine of Cyprus is exquisite Less, Camargo, that your nape of the neck. - My flame… - C, semi, ground, if. The abbot, your blackness reveals himself! - That I die, Ladies, if I do not take down you a star! - I would like to be puppy! - Let us kiss our shepherdesses, one After the other. - Sirs, eh well? - C, semi, ground. - Hé! good evening the Moon!

--> grains:

L'abbé s'écarte. - Et toi, marquis, vous mettre à travers votre perruque. - Ce vieux vin de la Chypre est exquis moins, Camargo, que votre nuque du cou. - Ma flamme… - C, semi-finale, la terre, si. L'abbé, votre noirceur s'indique ! Que je meurs, des dames, si je ne te prends pas vers le bas un tenir le premier rôle ! - Je voudrais être chiot ! - Embrassons nos shepherdesses, un après l'autre. - Messieurs, hein bon ? - C, semi-finale, la terre. - Hé ! bonsoir la lune !

"votre nuque du cou": tellement moins prosaïque que le simple "votre nuque"

"C, semi-finale, la terre": tellement plus mystérieux que "do, mi, sol"

"si je ne te prends pas vers le bas un tenir le premier rôle": on s'éloigne des étoiles, c'est vrai, mais on se rapproche du sujet



Conclusion:

L'usage d'un moteur de traduction nous a apporté une nouvelle perception d'oeuvres bien connues de la poésie française, mettant au jour des rapports cachés et enrichissant le répertoire interprétatif, tout en réjouissant le lecteur.

Elle est retrouvée
Quoi? L'Eternité
C'est le vers
Allé au moteur


Comments on this article

Knowledgebase Contributions Related to this Article
  • No contributions found.
     
Want to contribute to the article knowledgebase? Join ProZ.com.


Articles are copyright © ProZ.com, 1999-2024, except where otherwise indicated. All rights reserved.
Content may not be republished without the consent of ProZ.com.